M. Chat
Peintre franco-suisse, Thoma Vuille (a.k.a. M. CHAT) est né à Boudry, dans le canton de Neuchâtel, en 1977. Il produit ses premières oeuvres de street art à l’acrylique alors qu’il n’a que 15 ans, en mémoire de son grand-père, peintre en bâtiment. Cette idée de « mémoire » du mur, en tant que matière, va d’ailleurs rester solidement chevillée à son travail. Élève de l’Institut d’arts visuels d’Orléans entre 1995 et 2001, c’est dans les rues de cette ville qu’il va créer son personnage emblématique : M. CHAT, une figure bienveillante et joyeuse, souriant au détour des murs et sur les toits.
Ces traits et cet esprit, quasi enfantins, proviennent de la source même de son inspiration initiale : une figure féline et rieuse, dessinée par une petite fille alors qu’il intervenait dans une classe orléanaise en 1997. Ensuite, il décide de disséminer l’image du matou sur les murs d’Orléans, avec pour seul objectif de « mettre de l’humain et de l’amour dans la ville ». Si, de prime abord, M. CHAT peut faire l’effet d’un logo, de par la simplicité de son dessin et sa « silhouette cartoonesque », il incarne bien davantage, nous réjouissant autant qu’il nous captive quand, au hasard de nos pérégrinations urbaines, surgit son sourire dantesque. Figure devenue emblématique du street art français, Thoma Vuille (a.k.a. M. CHAT) multiplie progressivement les images de son acolyte jaune sur tous les supports : de face ou de profil, ailé ou simplement suspendu en l’air ou encore tranquillement installé entre deux cheminées.
Le sourire de M. CHAT, qui n’est pas sans rappeler celui de l’énigmatique et fascinant « chat du Cheshire » de Lewis Carroll, explique sans doute en partie l’attrait qu’il exerce sur le public : « une manifestation de bienveillance à destination universelle, une proposition poétique ouverte sur le monde », selon Nora Monnet (Artistik Rezo). Avec M. CHAT, Thoma Vuille (a.k.a. M. CHAT) aspire à éloigner les réticences habituellement liées à la pratique du street art et à le partager par le prisme d’une culture de proximité, quitte à partiellement s’émanciper de la rue.
En 2004, Arte a produit Chats Perchés, un film réalisé par Chris Marker et consacré à M. CHAT qui a ensuite été projeté au Centre Pompidou. Pour l’occasion, un immense M. CHAT peint est venu orner la façade de l’institution publique parisienne, et le journal Libération a offert à Thoma Vuille (a.k.a. M. CHAT) une carte blanche. Traduit en plusieurs langues, le film a été projeté dans le monde entier, notamment en 2006 en Angleterre et aux États-Unis, entrainant l’expansion de la notoriété du street artist franco-suisse dans son sillage.
On retrouve désormais le sourire contagieux de M. CHAT sur l’ensemble du globe : dans les rues de Rennes, de Nantes ou de Paris, dans celles d’Allemagne, d’Angleterre, d’Italie, de New York, d’Hong Kong, de Séoul ou encore de Dakar. Reconnu comme une figure majeure de la scène street art européenne, Thoma Vuille (a.k.a. M. CHAT) s’assimile aujourd’hui tant au monde de l’art urbain qu’à des mouvements moins « marginalisés », à l’instar du pop art.