Matisse-Godon, New-York Tahiti
Le musée départemental Matisse du Cateau-Cambrésis invite régulièrement des artistes contemporains pour faire vivre ses collections et instaurer des regards croisés qui entrent en résonnance avec les oeuvres de Matisse, Herbin, Miró, Chagall, Giacometti… Cette année, le musée propose une carte blanche, sur l’idée et l’importance du voyage dans l’oeuvre de Matisse, à Alain Godon. Le voyage peut prendre différentes formes. Il est bien entendu physique comme celui entrepris par Matisse en 1930, de New York à Tahiti, mais s’entend également comme un cheminement dans les pratiques et une déambulation dans ses rêveries, dans de «nouveaux espaces cosmiques». Le voyage à Tahiti qui sert de support à cette exposition joua un rôle essentiel pour Matisse, engendrant notamment la création des papiers découpés quelques années plus tard. Alain Godon découvre le dessin auprès de son oncle architecte dans le Nord-Pas- de-Calais, avant de saisir sa chance sur les trottoirs parisiens en devenant grapheur, adepte du Street Art. Poursuivant son voyage pictural en Angleterre avant de revenir en France à la fin des années 80, il développe un goût certain pour l’architecture urbaine. Tel un grand rêveur qui a conservé ses yeux d’enfant, Alain Godon nous livre des oeuvres simples en apparence mais dont la construction est bien plus complexe, dévoilant pour qui veut bien s’y plonger un univers particulier abritant des petites histoires du quotidien, révélant un imaginaire singulier qui partage avec Matisse la volonté d’apporter la joie et le bonheur. À partir de la découverte d’un périple initiatique, effectué 77 ans auparavant par le maître des lieux, Henri Matisse, Godon nous entraîne lui aussi dans son «architecture du rêve».